Chimiothérapie de la leucémie

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L'usage de la chimiothérapie en cas de leucémie est fortement probable. Mais cela va dépendre du traitement choisi selon la forme de la maladie : leucémie aiguë ou leucémie chronique. Autre option rare, mais possible : le don de moelle osseuse. Dans un cas comme dans l'autre, la possibilité de rechute est présente.

Chimiothérapie de la leucémie en 2 étapes

Tous les traitements de leucémies qui sont basés sur la chimiothérapie passent par deux phases distinctes :

  • le traitement d'induction qui est le début du traitement ;
  • le traitement de consolidation qui est mis en place après la rémission.

Traitement d'induction

Le traitement d'induction constitue la première étape du traitement de chimiothérapie de la leucémie. Il poursuit 3 objectifs :

  • détruire le plus de cellules leucémiques possible ;
  • permettre à l'organisme de retrouver une formulation sanguine normale, ce qui se traduit par :
    • un nombre de cellules sanguines normal,
    • la présence de moins de 5 % de cellules leucémiques dans la moelle osseuse (la rémission n'est que partielle si l'on retrouve entre 5 et 15 % de blastes dans la moelle osseuse) ;
  • éliminer durablement les symptômes de la leucémie.

Ce traitement a les caractéristiques suivantes :

  • Il dure en moyenne 1 mois (parfois un peu plus).
  • Il vise à induire (encourager) la rémission.
  • Le traitement est administré à l'hôpital, par voie intraveineuse à l'aide d'un cathéter placé sur le haut du thorax.
  • Généralement, un cycle de chimiothérapie (une semaine de traitement suivi de deux à trois semaines d'arrêt) est insuffisant pour éliminer toutes les cellules leucémiques. C'est pourquoi la plupart des patients subissent plusieurs cycles de traitement d'induction au cours d'une hospitalisation d'environ 1 mois à 1 mois et demi.

Pour une efficacité maximale, on combine différents types de médicaments. Parmi eux, on trouve ceux à base de :

  • asparaginase ;
  • azacitidine (il s'agit d'un inhibiteur des méthyltransférases de l'ADN auquel seuls 50 % des patients répondent lorsqu'il est utilisé isolément) ;
  • cyclophosphamide ;
  • cytarabine ;
  • daunorubicine ;
  • décitabine (autre inhibiteur des méthyltransférases de l'ADN ou DNMTi) ;
  • idarubicine ;
  • méthotrexate ;
  • mitoxantrone ;
  • stéroïdes (prednisone, dexaméthasone) ;
  • téniposide ;
  • vincristine.

À noter : l'activité anti-tumorale des DNMTi est amplifiée lorsqu'on les combine à de la vitamine C. La prolifération cancéreuse est inhibée et l'apoptose (mort cellulaire) augmentée, notamment dans le cadre du traitement des leucémies aiguës myéloblastiques.

Traitement de consolidation

Le traitement de consolidation (ou d'intensification) intervient dans un second temps, lorsque les analyses sanguines ne détectent plus de cellules leucémiques. Cela ne veut pas dire qu'il n'y en a plus du tout, simplement que l'on en compte moins de 5 % . C'est ce que l'on appelle une rémission.

À ce stade, une chimiothérapie supplémentaire de consolidation de 4 à 6 semaines reste donc nécessaire. La durée de l'hospitalisation va dépendre du traitement et de ses effets secondaires. La chimiothérapie de consolidation poursuit 2 objectifs :

  • éradiquer les cellules leucémiques résiduelles ;
  • prévenir les rechutes.

En fonction du type de leucémie traité, le traitement de consolidation sera plus ou moins intensif, sachant que les traitements les plus intensifs donnent les meilleurs résultats. Néanmoins, certains patients sont trop affaiblis pour subir de tels traitements.

On emploie généralement les médicaments à base de :

On peut y associer :

  • l'asparaginase (le risque de diabète est sensiblement augmenté dans les deux ans qui suivent un diagnostic de cancer du sang et l'asparaginase fait partie des traitements anticancéreux qui peuvent contribuer à l'apparition de ce diabète secondaire) ;
  • la cyclophosphamide ;
  • la cytarabine ;
  • l'étoposide ;
  • le méthotrexate.

Bon à savoir : le patient reçoit parfois une greffe de cellules-souches après une chimiothérapie à très fortes doses, car le traitement permet d'éliminer les dernières cellules leucémiques et donc de favoriser la réussite de la greffe.

Traitement préventif du système nerveux central

Les leucémies aiguës sont susceptibles d'atteindre les méninges (enveloppes protectrices de la moelle épinière). Pour anticiper cette contamination peu courante, un traitement préventif peut être administré afin de limiter les risques de rechute ayant pour nouveau foyer le système nerveux central.

La chimiothérapie est alors généralement mise en place au cours de la phase d'induction. Les médicaments sont injectés directement dans la moelle épinière (thérapie intrathécale), dans le canal rachidien.

Traitement de soutien à la chimiothérapie

D'autres médicaments sont généralement associés à la chimiothérapie afin de limiter les complications dues au traitement. On utilise notamment :

  • des antibiotiques et des antifongiques pour lutter contre les infections ;
  • des gammaglobulines pour aider à corriger un déficit immunitaire ;
  • des facteurs de croissance pour stimuler la production des globules blancs ou, inversement, une leucaphérèse (technique permettant d'extraire des globules blancs) pour retirer des globules blancs trop nombreux dans le sang ;
  • des corticostéroïdes pour augmenter le nombre de globules rouges ou de plaquettes dans le sang ;
  • des traitements sanguins substitutifs lorsque le nombre de cellules sanguines est particulièrement faible ;
  • des médicaments permettant d'éliminer rapidement les substances chimiques présentes dans le sang suite à la destruction des cellules au début du traitement.

Chimiothérapie de la leucémie : recherches du traitement optimal

Une équipe de chercheurs américains a développé une série de tests génomiques basés sur des analyses ADN et des sondes à fluorescence permettant de déterminer le profil moléculaire spécifique d'une tumeur :

  • Grâce à cette technique, précise à 80 %, il devient possible de déterminer quelle chimiothérapie sera la plus agressive et la plus adaptée. En effet, les chercheurs ont associé certains gènes avec leur sensibilité à tel ou tel traitement.
  • Le grand intérêt de cet essai clinique est :
    • d'une part de trouver les médicaments les plus adaptés ;
    • d'autre part de réduire l'importance des effets secondaires.

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