Le traitement de la leucémie peut passer par une chimiothérapie. On distingue cependant le traitement des leucémies aiguës du traitement des leucémies chroniques. Une autre possibilité est le don de moelle osseuse. Dans tous les cas, une rechute est envisageable.
Différents traitements pour différentes leucémies
Le traitement de la leucémie peut grandement varier selon la leucémie en cause et selon les caractéristiques du patient. De façon schématique, on peut résumer en disant que :
- Le traitement des leucémies aiguës se fait par chimiothérapie intensive, généralement avec :
- une première phase d'induction destinée à obtenir la guérison ;
- une seconde phase de consolidation destinée à limiter les risques de rechute (ou à contenir l'évolution de la maladie si elle ne peut pas être éliminée) ;
- en cas de leucémie aiguë lymphoblastique, une radiothérapie complémentaire de la base du crâne qui peut être prescrite pour éviter une contamination du système nerveux central.
- Les leucémies myéloïdes chroniques associées au chromosome de Philadelphie peuvent être traitées spécifiquement par des médicaments ciblant cette anomalie génétique (ce qui améliore grandement le pronostic).
- Les leucémies lymphoïdes chroniques :
- diagnostiquées précocement et n'évoluant pas peuvent être placées sous surveillance ;
- qui progressent ou qui entraînent des symptômes sévères nécessitent la mise en place d'un traitement.
- Certaines leucémies chroniques nécessitent un don de moelle osseuse afin de pouvoir réaliser un greffe de moelle ou de cellules souches, notamment chez les patients les plus jeunes, si les traitements initiaux se sont révélés insuffisants.
Dans tous les cas, pour améliorer le pronostic des leucémies une prise en charge très rapide est indispensable.
Choix du traitement de la leucémie : une démarche pluridisciplinaire
Puisque plusieurs approches sont possibles, quelles-sont les bases sur lesquelles s'effectue le choix de tel ou tel traitement de leucémie ?
- Dans un premier temps, un traitement d'urgence est mis en place dès qu'un patient est hospitalisé.
- Ensuite, l'équipe médicale va se réunir et prendre en compte toutes les données du problème :
- résultats des examens ;
- état de santé général du patient ;
- caractère évolutif ou non de la leucémie, etc.
- Pour finaliser le choix, c'est en fonction de tout un ensemble de facteurs qu'un traitement adapté peut être proposé. Cela n'est possible qu'en tenant compte des informations dont disposent plusieurs spécialistes (hématologue, oncologue, biologiste, infirmiers, psychologue, etc.). Il s'agit donc d'un choix pluridisciplinaire effectué en lien avec le médecin traitant lorsque c'est possible.
Une fois le programme de traitement établi, l'hématologue le transmet au patient. Le choix final est fait par ce dernier. En effet, il s'agit uniquement d'une proposition de traitement et le médecin doit tenir compte de l'avis du patient et obtenir l'accord de ce dernier.
À noter : il arrive parfois que l'on propose au patient de participer à un essai clinique (étude lors de laquelle on évalue de nouvelles méthodes) afin de tester de nouvelles approches thérapeutiques, de trouver de meilleures méthodes de prévention, de détection et de traitement du cancer.
Soins de support
Le traitement de la leucémie s'accompagne de soins de support. Il s'agit d'une aide destinée à soutenir le patient et son entourage afin de faire face aux conséquences :
- de la maladie (difficultés émotionnelles, infections, saignements...) ;
- de son traitement (fatigue, perte d'appétit...), car vivre avec une leucémie n'est jamais chose aisée.
Différents professionnels de santé sont susceptibles d'intervenir et plus particulièrement des psychologues et des travailleurs sociaux. Ils peuvent travailler à l'hôpital dont dépend le patient, mais aussi en cabinet, se rendre à son domicile ou encore participer à une association de patients. Leur rôle est multiple :
- Les intervenants sont responsables du suivi qui est proposé, si nécessaire, afin d'aider le patient à maintenir ou à retrouver un équilibre psychologique, relationnel et professionnel.
- Il s'agit aussi de détecter et de prendre en charge les effets secondaires tardifs induits par le traitement.
- Enfin, cette prise en charge permet de détecter les premiers signes d'une éventuelle rechute, notamment en assurant le suivi avec la mise en place de prises de sang et de myélogrammes à intervalles réguliers.
Avancées de la recherche pour traiter la leucémie
La recherche dans le domaine du traitement du cancer et de la leucémie en particulier se poursuit activement. Ainsi, de nouvelles options thérapeutiques voient aujourd'hui le jour :
- C'est notamment le cas d'une molécule, le quizartinib, qui a permis de soigner définitivement 44 % des malades atteints d'une leucémie aiguë et porteurs d'une mutation particulière (FLT3-ITD) et qui étaient en phase de rechute d'une chimiothérapie ou d'une greffe de cellules-souches.
- De même, chez 98 % de patients chimio-résistants (dont 50 % étaient atteints de leucémie myéloïde chronique), le ponatinib a permis de faire chuter le taux de cellules leucémiques au point de les rendre indécelables.
- Par ailleurs, une autre équipe de chercheurs a mis au point une molécule, le composé G, capable d'entraîner la mort par autophagie des cellules leucémiques (elles s'auto-digèrent). Fait intéressant, cette molécule ne touche que les cellules malades et se révèle sans toxicité pour les cellules normales.
- Dans le même ordre d'idée, des chercheurs ont découvert qu'en privant de fer les cellules responsables de la leucémie aiguë myéloblastique elles cessaient de se multiplier avant de mourir. Le processus est très fortement augmenté si l'on ajoute de la vitamine D. Le résultat est intéressant : l'espérance de vie des patients ayant participé à l'essai clinique a été multipliée par 2 et les effets secondaires étaient très limités.
- En 2017, l’agence américaine du médicament (FDA) a approuvé la mise sur le marché américain d'un médicament fondé sur la technologie des cellules CAR-T, consistant à utiliser les propres cellules immunitaires génétiquement modifiées du patient pour détruire les cellules tumorales. Ainsi, le Kymriah (Novartis) permet une rémission chez 83 % des patients atteints d'une forme de leucémie très agressive chez l’enfant et les jeunes adultes.
Bon à savoir : la demande d’autorisation de mise sur le marché européen de ce dernier médicament est en cours avec un possible accès à ce traitement dès 2018. Toutefois, et même si une seule injection suffit, celle-ci est actuellement facturée entre 373 000 et 475 000 $ aux États-Unis. Par ailleurs, les effets secondaires sont très importants (fièvre, troubles respiratoires, baisse de tension, confusion, convulsions, etc.).
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Traitement de la leucémie
Sommaire
- Leucémie : vers qui se tourner ?
- Traitements contre la leucémie
- Leucémie et rechute